En français comme en anglais, le mot posture a deux sens, l’un et l’autre complémentaires. Tout d’abord il désigne l’attitude du corps : comment je suis assis, comment je tiens mon corps etc.
Mais significativement il se rapporte aussi à la situation, la position – le plus souvent sociale.
La posture, gage de confiance
Ne dit-on pas porter le costume ? Endosser la casaque ? Ces expressions disent bien que la posture relève à la fois du corps et de l’image. Avoir la carrure, posséder la stature, être droit dans ses bottes… voilà d’autres expressions encore, que l’on entend souvent sur le terrain professionnel, qui témoignent d’une chose essentielle : une posture adéquate crée de la confiance.
Bien sûr, l’attitude se forge souvent sous les coups de la fonction, du rang ; le sentiment de sa légitimité galvanise l’apparence. C’est parce que je me vois confier telle mission que je peux commencer à croire en ma compétence sur le sujet.
Mais si, pour une fois, on prenait la question autrement ? Si on essayait plutôt, par le corps, d’agir sur notre mental ?
Pourquoi travailler sa posture ?
La présence n’est pas par essence un don du ciel réservé à de rares élus (comme le montrera plus loin une anecdote historique). Nous pouvons très concrètement, par notre posture physique, renforcer notre posture mentale. Et cela de façon sensible pour nous, perceptible pour les autres.
Ainsi, la façon de porter son corps renseigne sur l’estime de soi et sur la visibilité qu’on veut bien s’accorder. Car s’il s’agit dans tout échange de voir et d’être vu, il s’agit aussi, pour exister, de se faire voir ! Ce dernier point est sans doute le plus épineux, et pas seulement pour les discrets, les timides, les introvertis.
Car se tenir dans la verticalité, avoir les épaules ouvertes, être stable sur ses appuis confère à la fois un sentiment et une apparence de solidité. C’est le maintien autonome de notre corps et la station debout qui nous font entrer dans le langage. Sans ce trajet dos droit/regard/bouche, la parole ne peut pas se mettre en place. Comment dès lors aborder sereinement nos prises de parole sans un corps conscient de sa verticalité et de son ouverture ?
Quelques conseils issus de nos formations.
En position assise, placez les deux paumes de vos mains sous votre postérieur. Vous sentez, en bougeant légèrement les hanches, les deux petits os pointus plus ou moins cachés dans votre anatomie ? Ce sont vos ischions.
Maintenant enlevez vos mains et tâchez de maintenir le contact de ces ischions avec l’assise de votre siège. Pour y parvenir, vous avez eu sans doute à décroiser les jambes, à placer vos pieds de façon parallèle, et à redresser le dos.
A présent, vous êtes droit et bien axé. Vérifiez que vos épaules sont bien relâchées, que votre nuque est souple, votre mâchoire inférieure déverrouillée. Sauf en cas de scoliose ou autres problèmes médicaux, cette position que vous venez d’acquérir est la bonne position. En outre, sur le plan de votre image professionnelle, elle vous permet de sublimer ce dont vous avez besoin pour être à l’aise en situation de communication : une respiration ample, un regard direct, une attitude ouverte, une gestuelle libre, des points d’appui stables. Tout cela pour une image de vous plus assurée, dedans comme dehors.
Une anecdote pour finir
Une de ses amies intimes a raconté que Marilyn Monroe pouvait en 1 seconde, sur demande, passer de l’inconnue à la star. Par la simple magie de son intention. Incognito si elle le voulait, elle savait actionner la belle mécanique de hanches et d’épaules, de regard et de sourire, de verticalité qui faisaient d’elle le personnage Marilyn.
Le charisme n’est rien d’autre que cela : savoir quels moyens d’expression mettre en mouvement pour être vu.
Et cela passe par la posture que vous adoptez. La crédibilité n’a rien à voir avec l’âge ou le genre. Elle tient à la façon dont vous osez occuper votre surface, physique et vocale. Avec justesse pour les autres, mais aussi pour vous !